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Article publié dans le journal 24H Aligro.

On la trouve partout. Il suffit de se baisser pour se piquer au jeu du ramassage sauvage. L’ortie est non seulement
gratuite, mais aussi nourrissante. Conseils pour la reconnaître, la cueillir à mains nues et l’apprêter. A consommer cuite ou crue.


«On ne risque pas de la confondre avec une autre plante, il suffit de la toucher. Si elle pique, c’est une ortie, s’amuse François Couplan, ethnobotaniste à Massonnens et auteur de nombreux ouvrages sur les plantes sauvages et la nature. La seule plante qui lui ressemble beaucoup, mais qui ne pique pas, est le lamier. Cette plante a des fleurs de couleurs, ce qui n’est pas le cas de l’ortie. »

Et comme les deux sont comestibles, une confusion serait sans conséquences. Avec ses longues tiges vertes, ses feuilles dentelées et poilues, l’urtica dioica, la grande ortie, est un véritable concentré d’éléments nutritifs à portée de main. «Elle est sept fois plus riche en vitamine C que l’orange, contient trois fois plus de fer que les épinards et plus de protéines que le soja, explique François Couplan. La consommation de l’ortie, même cueillie dans une zone urbaine, ne présente pas plus de risques pour la santé que de manger des pommes non bio de supermarchés! Bien évidemment, il ne faut pas la cueillir en bordure d’autoroute et il faut bien la laver avant de l’apprêter.»

Et si les maraîchers ne la proposent pas sur leurs étals, les gastronomes ont tout loisir d’aller la cueillir eux-mêmes. Seuls les bouquets du sommet de la plante se prêtent à la consommation. «On ne prend pas les feuilles situées en dessous, elles sont beaucoup trop riches en minéraux et ont un goût trop prononcé», précise le botaniste. A mains nues, les risques de se faire piquer sont limités si l’on évite de toucher les feuilles. Les plus timorés opteront pour des gants en caoutchouc (ceux en latex ne sont pas assez épais) ou utiliseront des ciseaux pour faire directement tomber les bouquets dans un saladier.

Pour consommer l’ortie crue sans se brûler le palais, il suffit de bien hacher ses feuilles. On détruit ainsi les petites seringues toxiques et urticantes. Avec son goût prononcé et piquant, mieux vaut en user avec parcimonie pour relever salades ou carpaccios. Mélangée à du beurre pour un apéritif (voir recette) ou transformée en pesto, elle offre une alternative originale aux plats classiques. «L’ortie cuite est un légume à part entière, continue François Couplan. Elle est idéale en lasagne, soupe, gratin, etc.» François Couplan propose des stages pour apprendre à reconnaître et cueillir les plantes sauvages.

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