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Les fleurs comestibles sont à l’honneur. Mode ou pas, on peut en discuter. Quoiqu’il en soit, il y a dans ce domaine quelques valeurs sûres, dont l’une est la violette.

Les villes de Toulouse et de Parme se sont établies depuis une éternité comme spécialistes de la production de ces charmantes fleurs, dont l’arôme damnerait sans doute un saint. Délicatement extraite, leur essence volatile entrait jadis dans la composition de parfums vaporeux qui ajoutaient aux charmes des élégantes. Dans le domaine alimentaire, les pétales vivement colorés étaient confits avec précaution dans le sucre et les violettes cristallisées servaient à décorer desserts et gâteaux. Mais la production de ces fleurs odorantes exige beaucoup de temps et de main-d’oeuvre. Elles se sont donc raréfiées. Dommage !

La violette odorante croît naturellement dans la France entière. C’est une petite plante vivace facile à reconnaître avec ses feuilles largement ovales, en coeur à la base, et ses fleurs à cinq pétales caractéristiquement disposés : les deux pétales latéraux sont rapprochés de l’inférieur, qui est muni d’un éperon à la base. Les fleurs de la variété la plus courante sont d’un magnifique violet foncé et très odorantes. Dans d’autres variétés elles sont mauves, roses, blanches ou même jaunâtres. La violette de Parme possède de grosses fleurs doubles.

On la sentirait presque à travers l’écran

La violette odorante forme de jolies colonies dans les bois frais et les haies de toutes nos régions. Elle se distingue facilement de la plupart des autres violettes grâce à l’odeur suave et pénétrante de ses fleurs. En effet, la plupart des violettes sont inodores. Parmi nos espèces sauvages, outre la violette odorante seules la violette blanche (Viola alba), la violette des collines (Viola collina) la violette remarquable (Viola mirabilis) et la violette suave (Viola suavis) sont véritablement parfumées.

Les fleurs de violette mériteraient d’être davantage utilisées pour rehausser les plats, salades ou desserts en particulier. Elles étaient jadis couramment employées dans la cuisine à cause de leur parfum subtil et de leurs qualités décoratives. En Angleterre au XIVème siècle, elles étaient broyées avec de la crème de riz, des amandes et de la crème pour faire une sorte de « pudding ».

Les fleurs de violette permettent de préparer diverses concoctions aromatiques et colorées. Il est injuste que la confiture de violettes ne soit pas aussi connue que celle de roses, mais il est vrai qu’il faut beaucoup de patience pour cueillir suffisamment de ces fleurs odorantes. Il vaut mieux éviter de les faire cuire afin de préserver toute leur finesse. Avec de la pectine, du sucre et un jus de citron, on prépare rapidement une confiture crue, qu’il faut conserver au frais. Les violettes cristallisées peuvent être facilement confectionnées en battant des blancs d’oeufs en neige puis en y trempant délicatement les fleurs, que l’on passe ensuite dans du sucre en poudre très fin. Il ne reste plus qu’à les laisser sécher à l’air et à les conserver dans un récipient hermétique.

Les feuilles des violettes, douces et tendres, peuvent se manger crues en salade ou cuites comme légumes. Leur texture mucilagineuse les fait préférer en mélange avec d’autres plantes, mais on peut la mettre à profit pour épaissir les soupes, un peu comme avec le tapioca. Dans le sud des Etats-Unis, les noirs avaient d’ailleurs coutume de préparer des soupes épaisses avec les feuilles de violettes locales, qui leur rappelaient le gombo. Les feuilles peuvent être ramassées pendant toute la durée de la vie de la plante car elles restent suffisamment tendres.

Les feuilles et les fleurs de violette sont extrêmement riches en vitamines. Les feuilles contiennent quatre fois plus de vitamine C que les oranges (qui en sont habituellement considérées comme l’une des meilleures sources) et les fleurs trois fois plus. Quant à la vitamine A, les feuilles de violette en sont plus riches que les épinards (soit neuf fois plus que les tomates environ). Elles renferment également des sels minéraux et, de même que les fleurs, une importante proportion de mucilage.

Feuilles et fleurs de violette sont adoucissantes, tant pour la peau que pour les muqueuses, et expectorantes. Elles sont excellentes contre la toux et les problèmes pulmonaires. Une couronne de violettes odorantes est censée éloigner la migraine. En tous cas, ça sent bon…

Commentaires (2)

    • Nicole Lagarde

    • Il y a 1 an

    Bonjour , je voudrais savoir si les violettes sans parfum ont les même propriétés que les autres, et on peut les utiliser de la même façon. J’habite dans l’Hérault et toutes les Violette que je trouve n’ont pas de parfum….
    Merci pour votre réponse.
    Bien cordialement,
    N. Lagarde

      • François Couplan

      • Il y a 1 an

      Seule Viola odorata et quelques autres espèces sont odorantes. Celles qui ne le sont pas ne peuvent pas servir à parfumer, bien sûr, mais elles sont tout à fait comestibles et pas inintéressantes. Essayez et dites-moi…

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