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L’ethnobotaniste François Couplan vient de publier L’Art de la cueillette (éditions Les Liens qui libèrent). Il rend hommage aux plantes sauvages en réhabilitant leurs pouvoirs nutritionnels. 

En quoi consiste la cueillette de plantes sauvages? 
Il s’agit de récolter des plantes qui poussent naturellement et n’ont pas été cultivées intentionnellement. Cette pratique remonte avant l’aube de l’humanité et perdure dans certains endroits de la planète. Mais chez nous, il n’y en a plus vraiment pour des raisons sociohistoriques. L’objectif est de se nourrir, du moins en partie, avec ces plantes, sans s’empoisonner et sans faire de mal à la nature. 

Quelles sont les plantes sauvages comestibles que l’on peut cueillir? 
Pendant une grande partie de l’année, on peut cueillir des pousses d’orties, des feuilles de plantain, des feuilles d’égopode ou de jeunes inflorescences de berce par exemple. La palette est large, car en Europe, j’ai dénombré environ 1600 espèces de plantes comestibles et une soixantaine d’espèces toxiques. Il faut prendre en compte la saison et le lieu. Le printemps reste la meilleure période, mais on peut trouver des plantes chaque mois de l’année, et ce dans tous les milieux, même urbains. Bien sûr, on ne va pas cueillir la même chose en région parisienne en hiver qu’à Marseille en été. 

Comment les reconnaître et les cueillir? 
Il faut se documenter et suivre des formations: ce sont des connaissances à acquérir. Il y a une vraie pédagogie à avoir, car il faut être très précis dans ce domaine, notamment lorsque l’on veut ingérer quelque chose. Ensuite il faut expérimenter et développer sa propre relation avec les plantes sauvages. Voici les recommandations de base: tout d’abord, ne pas cueillir des plantes si elles sont rares dans leur environnement, on sélectionne les plantes communes et abondantes, tout en ne prenant que la partie que l’on va utiliser. La prendre avec délicatesse, en saisissant la tige entre l’ongle du pouce et l’index afin de couper et non pas arracher. 

Quelles sont leurs différentes vertus?
Elles nous apportent surtout des micronutriments essentiels comme la vitamine C, que l’être humain ne fabrique pas. Jusqu’à l’avènement de l’agriculture, les végétaux sauvages faisaient partie de notre alimentation de base, alors riche en vitamine C. Notre organisme a trouvé plus économique de ne pas en fabriquer. Or, l’alimentation actuelle en contient trop peu. Les plantes sauvages permettent de combler ces manques.
Recueilli par Hugo Boizot    
À table 
Sentir   3 recettes de plantes sauvages      Et si on mettait dans nos assiettes les plantes sauvages? Voici les recettes de François Couplan pour tenter l’aventure.  
Pesto de plantain 
Cueillir des feuilles de plantain. Les laver soigneusement puis bien les sécher. Mélanger avec du fromage, de l’ail, du sel et de l’huile d’olive. Mixer le tout. Pour en savoir plus sur le plantain, c’est par ici.

Quiche d’égopode
Préparer pâte et appareil à quiche. Cueillir et hacher de l’égopode. Le faire revenir avec des oignons. Mélanger le tout avec l’appareil. Verser sur la pâte avec du fromage râpé. Mettre au four 30 minutes, thermostat 6.

Mille-feuille d’orties  
Récolter des pousses d’orties. Couper des pommes en tranches. En faire poêler la moitié. Préparer un caramel avec du sucre. Ajouter des orties, du lait de soja et mixer fort. Avec ce caramel d’orties, monter le mille-feuille en le déposant entre les tranches de pomme. Terminer par des noisettes grillées et concassées.

Envie de cuisiner les plantes sauvages? Jetez un oeil sur cet article

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